Record battu en France ! Mais malheureusement pas un record des plus glorieux. Depuis le 21 janvier, nous avons connu 32 jours sans pluie, le dernier record en hiver était de 22 jours sans pluie en 1989. À noter que nous parlons de jour sans pluie quand le cumul des précipitations agrégé sur la France est inférieur à 1mm. Ce manque de précipitations compromet le rétablissement des nappes phréatiques épuisées par la sécheresse historique de l’an dernier. En effet, les sols sont nettement plus secs qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année. D’après Météo France, nous sommes sur un état que l’on rencontre habituellement mi-avril, soit deux mois sur le calendrier.
Le sujet de la sécheresse représente un risque pour de nombreux secteurs d’activités comme l’agroalimentaire ou encore l’assurance. D’après l’étude de France Assureurs de septembre 2022 dédiée au risque de sécheresse sur les habitations, 48 % du territoire français est exposé au risque de sécheresse soit 54 % des maisons individuelles de France métropolitaine. Le réchauffement climatique engendrera une hausse de la fréquence et de l’intensité des évènements de sécheresse. À partir des données des projections climatiques issues des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un évènement de l’ampleur de la sécheresse de 2003 pourrait survenir 1 année sur 3 entre 2020 et 2050. Concernant le nerf de la guerre, à horizon 2050, l’étude aboutit à un coût cumulé de 43 milliards d’euros, ce qui reviendrait à un peu plus que tripler la charge moyenne annuelle constatée au cours des 30 dernières années. Dans cette simulation, 5 départements concentrent à eux seuls deux tiers de la hausse de la sinistralité : la Haute-Garonne, la Gironde, les Bouches-du-Rhône, le Tarn-et-Garonne et le Tarn.
Ce phénomène, qui ne se cantonnera pas à la France, pousse certains réassureurs à diminuer leur exposition aux catastrophes naturelles, jugeant que les primes payées restent insuffisantes par rapport aux coûts futurs, à l’image de SCOR qui a publié cette semaine une perte nette de 301 millions d’euros pour l’année 2022, principalement due aux évènements climatiques. Les dommages liés à la sécheresse ont pris une place majeure au sein du régime CatNat, c’est un phénomène naturel qui fait naître des fissures sur des maisons et il devrait se multiplier dans les prochaines années.
Face à cette sécheresse inédite, le gouvernement a tenu le 23 février sa première réunion de l’année consacrée à la situation hydrographique du pays. Les ministres ont rencontré le 27 février les préfets des sept grands bassins hydrographiques français, et annonceront dans quelques semaines un plan sur l’eau contenant des mesures concrètes de gestion et de partage de la ressource. Ce dernier sera l’un des volets de la planification écologique annoncé en octobre dernier par le Premier ministre Élisabeth Borne.
Le plan sur l’eau devrait représenter une opportunité pour les sociétés de services environnementaux opérant dans la réutilisation des eaux usées comme Veolia qui a publié cette semaine des résultats records. Pour faire face aux conséquences du changement climatique sur la ressource en eau douce, la réutilisation des eaux usées traitées (Reuse) se présente comme une solution efficace. En France, moins de 1 % des eaux usées sont recyclées, la Reuse est largement adoptée dans certains pays, comme en Israël (90 %), en Espagne (14 %) ou même en Italie (8 %). Acteur mondial reconnu en la matière, Veolia maîtrise les nombreuses technologies de traitement des eaux usées.
Avec un climat qui change à une vitesse historique, les problématiques concernant l’eau deviennent une priorité afin garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et d’assurer une gestion durable des ressources en eau, tel que défini dans l’agenda 2030 des Nations Unies.