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Point macroéconomique

ALERTE ROUGE POUR LE CLIMAT

Par 13 août 2021août 23rd, 2021No Comments

Les estivants du Nord de la France sont enfin contents. Ils vont pouvoir profiter du beau temps et sortir leur barbecue. Ce sentiment d’été gâché est bien propre à cette zone géographique, car dans le reste du monde, la sècheresse et la chaleur sont bien au rendez-vous. Un record historique en Europe a été battu cette semaine en Sicile avec 48,8 degrés Celsius. Tous ces évènements sont analysés en détail dans le sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat). Cette organisation a été créée en 1988, dans le but de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur le changement climatique, ses causes, ses répercussions et les stratégies possible pour le ralentir. Le GIEC ne fait pas de recherche, ne développe pas de scénarios ne fait pas de modélisation et ne fait pas de recommandation. Il se contente de passer en revue les connaissances scientifiques disponibles sur les différents sujets du changement climatique. Cette synthèse fait consensus et est validée par des centaines de scientifiques de tous les pays.

Le rapport vient nous rappeler l’urgence dans laquelle se trouve la planète. Il confirme sans équivoque que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique et que certains effets, comme la montée du niveau des océans et la multiplication de phénomènes extrêmes, sont d’ores et déjà irréversibles. Il reste cependant possible de les limiter, mais nous devons investir. La Cour des comptes européenne estime ainsi que la conversion écologique de l’économie nécessitera un investissement annuel de 1 115 milliards d’euros entre 2021 et 2030, soit au moins 300 milliards d’euros de plus par an que ce qui se fait actuellement. Dans le rapport du GIEC, ce n’est pas le monde de nos enfants ou de nos petits-enfants qui est décrit, mais bien le nôtre. En effet, le GIEC présente cinq scénarios d’évolution du climat basés sur l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. Si rien ne change, nous nous dirigeons vers les deux projections les plus pessimistes, à savoir un réchauffement d’ici 2100 compris entre +2,8°C et +4,6°C pour le quatrième scénario, ou compris entre +3,3°C et +5,7°C pour le cinquième. Dans tous les cas, et même si nous arrivons à réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’ici quelques années, nous allons vivre un réchauffement moyen de 1,5°C d’ici 2050. Au mieux, ce n’est qu’après la seconde moitié de ce siècle qu’il fera plus frais. Rien n’est gagné car aux États-Unis, selon des données gouvernementales publiées mardi, les émissions de carbone vont augmenter de 7% cette année pour atteindre 4,89 milliards de tonnes, soit la plus forte hausse depuis 1990. Surprenant, pour un pays où le président a promis la neutralité carbone d’ici 2050. Malgré des bonnes volontés individuelles, à l’image de Bill Gates, prêt à investir sous certaines conditions via son fonds d’investissements 1,5 milliard de dollars pour des projets communs avec le gouvernement américain. Nous allons encore vivre trois décennies de réchauffement climatique et d’intempéries. Soyons prévenus, car même les impôts payés par Lionel Messi sur son salaire annuel de 41 millions d’euros ne suffiront pas !